Résilience et écriture
Les livres sur la résilience fleurissent. Le neuropsychiatre Boris CYRULNIK a vulgarisé en France ce concept positif novateur.
Signification de la résilience et bienfaits de l’écriture
La résilience physique est la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue. Le verbe « résilier » signifie se libérer d’une contrainte, comme résilier un contrat. En psychologie, être résilient exprime la capacité de rebondir face à l’adversité.
Divers éléments peuvent nous toucher : un deuil, une rupture sentimentale, la crise du coronavirus, une perte d’emploi… avec des moments de colère, de tristesse, ou d’incompréhension.
L’écriture contribue à surmonter les épreuves et les manques. Déposer sur le papier (ou l’écran) ce qui fait mal et empêche d’avancer crée une distance et des prises de conscience. C’est une soupape. Exprimer ses émotions avec des mots qui clarifient le vécu (libérer les MOTS) peut panser les blessures (guérir les MAUX) et éviter que les traumatismes s’impriment. Cela permet de trouver du sens et de revenir plus fort.
Exemples : « Plus fort que la haine » de Tim GUÉNARD et « Option B » de l’Américaine Sheryl SANDBERG, la n°2 de Facebook, qui a écrit cet ouvrage après la mort accidentelle de son époux en 2015.
Pourquoi écrire plutôt que parler ?
L’écriture apporte un changement de regard, aide à voir son malheur autrement, à en faire un objet d’observation extérieur à nous-mêmes. Nous pouvons aussi écrire des mémos qui permettent de différer une pensée et qui peuvent être retravaillés, jusqu’à ce que la colère et la douleur soient dissoutes à travers les mots.
Parler crée une interaction avec un interlocuteur qui réagit et peut influencer alors qu’écrire permet l’introspection et une mise à distance plus importante.
L’écrivaine Scholastique Mukasonga -qui a quitté le Rwanda et le génocide des Tutsi- écrit « pour que le passé tragique de ce pays ne soit pas l’avenir de ses enfants ».
Il existe beaucoup d’autres exemples où l’écriture sous toutes ses formes (roman, autobiographie, poésie, ....) a facilité le travail de résilience.
L’écriture est un processus créatif qui peut aider à transformer le plomb en or.
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Commentaires
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- 1. Sittelle Le samedi, 26 décembre 2020
Bonjour, j'écris de nombreux poèmes, où s'expriment/s'impriment mes émotions et mes différents traumatismes, et d'autres textes où ne vient pas interférer consciemment mon histoire
L'écriture est une ouverture à soi, une échappée de soi pour re/construire son monde intérieur où tout devient libre de se mouvoir-
- Bénédicte Roy-HeymansLe samedi, 26 décembre 2020
Votre dernière phrase, Sittelle, résume à merveille l'espace bienfaisant qu'offre l'écriture. Merci pour votre partage. Avez-vous un site Internet avec quelques poèmes que vous partagez ?
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- 2. Pauline Le samedi, 30 mai 2020
Comment l'écriture aide à la résilience? Cet article rappel à quel point l'écriture est libératrice. À nos plumes !-
- Bénédicte Roy-HeymansLe mardi, 02 juin 2020
Oui ! "L’avantage d’écrire un roman… on évite 25 ans de psychanalyse !", selon Bernard WERBER
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- 3. Michèle Radermecker Le mercredi, 27 mai 2020
"L’écriture est un processus créatif qui peut aider à transformer le plomb en or", quelle magnifique phrase. Je n'avais pas pensé à cela avant de lire cet article, merci. Je me rends compte qu'écrire a toujours été mon moyen de dépasser les difficultés que je rencontrais. Ainsi quand mon fils a eu des troubles d'apprentissage, j'ai fait des recherches et écrit un guide pour faciliter le dépistage précoce. J'ai aussi rédigé un autre livre sur un sujet plus délicat sous un pseudonyme et à chaque fois, une fois les choses mieux comprises et posées par écrit m'ont permis de passer à autre chose.-
- Bénédicte Roy-HeymansLe jeudi, 28 mai 2020
Merci Michèle pour ton témoignage inspirant !
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